Kunstlicher bericht und allerzierlichste beschreybung

 Première édition de ce bel ouvrage réalisé par Johann Fayser qui fera l’objet de multiples rééditions jusqu’en 1680 et qui est surtout connu pour l’abondance et la qualité de ses bois. Ils sont de 4 factures différentes : une première série de trois reprend les deux plans de terre et la planche dépliante de l’édition de 1566 de la traduction allemande du Grisone, une seconde série de 45 planches représente des chevaux en pied, des cavaliers évoluant sur des plans de terre, des écuyers en train de débourrer un cheval, de le coucher ou de l’habituer aux bruits de la guerre, une troisième série de 20 planches présente différents modèles de mors, de muserolles et de caveçons, enfin les 20 planches de la dernière partie montrent les figures du tournoi. Parmi les illustrations de cavaliers, on peut déceler une différence de technique qui laisse penser que l’on a fait appel à deux ateliers. Cette différence est assez facilement visible lorsque l’on confronte les planches encadrées d’un trait gras à celles qui en sont dépourvues. Un petit encadrement en tête du titre comporte en caractères grecs le mot Hippokomike, probablement en hommage au traité d’hippologie écrit par Joachim Camerarius en 1539 et intitulé Hippocomicus. Plusieurs confusions ont été faites au sujet de ce livre, certains libraires le présentent comme la traduction allemande de Grisone alors qu’il s’agit d’une compilation réalisée par Johann Fayser à partir d’auteurs phares comme Rusius, Fiaschi et Grison ; d’autres attribuent la paternité des planches à Jost Amman or les chevaux de ce dernier sont différents de ceux-ci, ils expriment une grâce et un naturel dans le mouvement qu’on ne retrouve pas ici,  de plus Amman a toujours reproduit les mêmes erreurs concernant les membres de ses chevaux, ils sont en général long-jointés, ont les paturons fléchis et donnent l’impression de poser leur pied en pince or si les  chevaux du Kunstlicher Bericht ont des défauts, ils n’ont au moins pas ceux-là.

            Bon exemplaire de cette première édition complète de toutes ses nombreuses planches.   Il semblerait que cet exemplaire ait vécu sa première partie de vie sans reliure, ce qui expliquerait les salissures des premières et dernières pages et le fait que la toute dernière planche dépliante ait été doublée.  Cet ouvrage est d’une importance capitale dans l’histoire du livre équestre car c’est ici qu’apparaissent les originaux d’un grand nombre de planches qui seront ensuite reprises. Celles-ci sont précieuses car elles montrent pour la première fois de manière aussi claire la position du cavalier et l’héritage reçu des maîtres de l’école napolitaine comme Grisone, Fiaschi et Pignatelli.  

Mennessier: I, 581 n’a pas vu d’exemplaire et cite celui du catalogue Huzard - Toole Stott: 2023 n’a vu que l’édition de 1573 - Nissen: 1723 - Lipperheide: II, 2893 - Haebler: I, 497 et II, 481 Tafel I, n°2 - Wells : 3113.