La cavalerie françoise et italienne

Première édition conforme à la description qu’en donne le bibliographe Mennessier de La Lance. Il est bien complet du titre-frontispice gravé au nom de Jacques de Heyden de Strasbourg, qui fut quelquefois remplacé par un titre imprimé daté de la même année. Les 42 planches gravées en taille douce ornant cet ouvrage ne sont pas signées, et 26 d’entre elles portent les dédicaces à plusieurs seigneurs et gentilshommes dont les noms sont à consonance allemande ou appartiennent à des familles alsaciennes. Leur confrontation avec le style du frontispice gravé par Jacques de Heyden permet d’en attribuer la paternité à ce dernier. Celui-ci, né en 1573 à Strasbourg et mort à Bruxelles en 1645, est connu comme peintre et buriniste familier des cours de Hesse et de Bade-Durlach. Cette forme de dédicace des gravures aux grands de l’époque ne fut probablement pas gratuite, et l’on peut raisonnablement penser que les personnages nommés aient participé au financement de ce bel ouvrage. Ce texte est très important car il est le seul avec celui de Salomon de La Broue à témoigner des techniques équestres en vigueur en France avant la parution en 1623 du Manège Royal d’Antoine de Pluvinel. C’est également le premier dans l’histoire du livre équestre occidental à aborder la technique du saut des obstacles à travers le chapitre intitulé : Comme il faut monstrer au cheval à sauter les barrieres, les hayes & les fossez. Largement développée à partir de la page 83, cette technique est illustrée au moyen de trois grandes planches.

Bel exemplaire dont la planche du sanglage de la bardelle (page 7) a été anciennement renforcée sans atteinte à la gravure. La reliure d’époque présente des plats de papier rouge/brun d’origine et ses coins ont été restaurés et doublés de parchemin au 19^ème siècle ainsi que le pied du dos. Cette première édition est de toute rareté, surtout complète et en bon état.

Mennessier: II, 45 - Nissen: 2380 - Wells: 4401 - Toole Stott: 2076 - Brunet: III, 824 - Graesse: IV, 101 - Pour J. de Heyden: Benezit: V, 530.