Cours d'hippiatrique
LAFOSSE, Philippe-Etienne, dit LAFOSSE fils.- Cours d’hippiatrique, ou traité complet de la médecine des chevaux, orné de soixante & cinq planches gravées avec soin. Par M. Lafosse, Hippiatre.- A Paris, chez Edme, Libraire, rue des Carmes, au collège de Presle. Et chez l’Auteur, rue de l’Eperon, 1772. Avec privilège du Roi.- (475 x 310 mm) Deux volumes dont un de texte et l’autre de planches de format grand in-folio avec pour le premier le faux-titre, le portrait de l’auteur gravé par Michel d’après Harguiniez, le frontispice, le titre imprimé, la dédicace à Charles-Eugène de Lorraine, xj pages pour la préface et l’approbation, 402 pages de texte et vj pages de table. Pour l’atlas le faux-titre, le portrait de l’auteur gravé par Michel d’après ... (plus de précision sur demande)
Tirage de tête sur Grand Papier et à toutes marges de l’unique édition de ce monument de la science vétérinaire pour la réalisation duquel rien ne fut négligé : papier, impression, dessin, gravure, tout y est de la meilleure qualité. A cause de cela, on prétend que sa fabrication coûta 70 000 livres entièrement avancées par Lafosse. Dès l’âge de 14 ans, celui-ci commence à étudier l’anatomie en accompagnant son père qui était alors maréchal-ferrant de la petite écurie du Roi. En 1757 il est envoyé dans les régiments de cavalerie participant à la guerre de sept ans pour détecter et soigner les chevaux atteints de morve. A son retour, il enseigne pendant trois ans à partir de 1767 puis se lance dans la rédaction du présent ouvrage sur lequel il travaillait déjà depuis quelque temps et dont il avait annoncé la parution en 1769. Ecarté de l’enseignement de la toute nouvelle Ecole Vétérinaire d’Alfort par la volonté de son rival Bourgelat auquel il vouera toujours la haine la plus farouche, il ouvre un cours d’hippiatrique privé où il enseigne à des maréchaux et à des vétérinaires étrangers parfois envoyés à Alfort par leur gouvernement. Lafosse est une des personnalités de son siècle qui a le plus fait progresser sa spécialité. Avec son Cours d’Hippiatrique, il signe non seulement l’ouvrage le plus complet écrit jusqu’alors sur ce sujet, mais un des plus beaux livres techniques de son siècle. Les planches dessinées par Harguiniez - qui a aussi exécuté celles de l’article Manège de l’encyclopédie - sont d’une qualité et d’un rendu hors du commun. Elles renferment une quantité importante de figures qui ont trait à l’extérieur, l’anatomie, la ferrure, les instruments et le mobilier de la forge, les maladies, les tares, etc... Après ceux de l’Italien Ruini et de l’Anglais Stubbs, cet ouvrage est le premier écrit par un Français à innover dans le domaine de l’anatomie du cheval. Cette partie est traitée avec d’autant plus de rigueur que l’auteur y prend plaisir à réfuter les erreurs et les omissions commises par son rival et ennemi Bourgelat. Suite à son succès, cet ouvrage sera traduit en plusieurs langues dont l’Allemand et l’Espagnol et sera régulièrement pillé par les vulgarisateurs de tous poils pendant plus d’un siècle.
Très bel exemplaire dans son cartonnage d’attente, sur grand papier et à toutes marges, d’une rare qualité d’impression et de gravure. Le fait de n’avoir pas été relié et d’avoir donc échappé à la presse, a préservé l’entière qualité du papier et surtout le foulage de l’impression perceptible au doigt. L’ouvrage a été scindé en deux volumes distincts sans doute afin de le rendre plus facilement manipulable. L’un contient le texte seul et l’autre les planches avec leurs tables d’explications. Cet exemplaire est le seul rencontré sous cette forme et avec cette disposition. Ex libris de la collection vétérinaire du professeur Mammerickx.
Mennessier: II, 20 - Nissen: 2360 - Huth: 46 - Cohen: 587 - Brunet: III, 765: “Ouvrage fort bien exécuté et qui a été longtemps le meilleur que l’on eut sur cette science” - Mellon: 61 - Leclainche: II, 47 et suiv - Graesse: IV, 77.