Ein schönnes und nützliches bissbuech
SEUTTER, Mangen.- Ein Schönnes und Nützliches Bissbuech, darinen underschidlich begriffen allerlai geschlossne und offne Biss, wie ein jede sort, nach rechter ordnung, aine aüss der andern herfleüst (…) Allen liebhabern der Reüttereÿ zugefallen Anno 1584.- sans lieu ni nom d’imprimeur.- grand in folio (405 x 295 mm) d’un feuillet blanc et de 225 feuillets non chiffrés comprenant le titre gravé, la dédicace de l’auteur à Marx Fugger, un texte sur l’usage du caveçon et le texte contenant 206 planches de grande dimension représentant des modèles de mors, caveçons et gourmettes finement gravés sur cuivre. Reliure postérieure réalisée à partir d’un vélin d’antiphonaire contemporain du livre. Dos lisse avec le titre ancien contrecollé.
Première édition de ce livre rare qui fit l’objet de deux tirages cette même année de 1584 comme le montrent les collations des deux exemplaires Anderhub décrits aux références 307 et 308 du catalogue de la vente de 1963. Une autre édition suivra en 1614 sur le modèle du second tirage de 1584 avec pour variante, le placement du texte explicatif en regard des planches et non plus au dos, comme c’est le cas ici. De nombreuses disparités existent d’un exemplaire à l’autre. Pour ce qui concerne notre édition, elle est conforme aux références 25 de la collection Dejager et 308 d’Anderhub au catalogue de la vente de 1963, et comme eux se termine bien par 2 feuillets signés Ddd1 et Ddd2. Mag Seutter fut le maître d’écuries de Marcus Fugger (1529- 1597) auquel ce livre est dédié. La superbe page de titre aux quatre putti est certainement une des plus belles en matière de livre équestre toutes époques confondues ; elle a été gravée en 1584 et porte le monogramme d’Alexander Maïer, peintre, graveur sur bois et sur cuivre, actif à Augsbourg entre 1559 et 1620. Dans l’introduction de son Rossartzey, Seutter parle de ce livre et justifie la lenteur de sa réalisation par le fait que chaque planche a demandé au graveur pas moins d’une semaine d’un travail acharné. Comme toujours dans ces livres d’éperonnerie, on est stupéfait du niveau artistique des mors fabriqués à l’époque, et en particuliers en Bavière. La destination première de l’objet semble passer au second plan, comme s’il n’était plus qu’un prétexte aux créations les plus fantastiques.
Bon exemplaire de cette première édition qu’il est rare de trouver complète. Ce livre ayant vécu la dernière partie de sa vie sans la protection d’une reliure, les premières et toutes dernières pages ont subi quelques dommages uniquement circonscris aux marges et aux coins inférieurs externes. Elles ont été très habilement restaurées par un professionnel. Ex libris manuscrit au bas du titre : Fiorentini 1627.
Anderhub : 308 - Dejager :25 - Absent des autres catalogues de collection consultés - Benezit : VII 79 - Bartsch : IX 307.